• Les vignerons

    Bien entendu, les vignerons familiaux se recrutent principalement en Alsace : on en trouve à Guebwiller avec les ACKERMANN et à Jungholtz (à moins de 5  km de là) avec les GERMANN (de la même branche ACKERMANN), mais aussi à Rixheim avec Mathias RISCH, grand-père maternel de Thérèse MOEGLIN .vignerons Alsace

     

    Le plus ancien Frantz GERMAN est né vers 1728 à Bergholtz (on ne connait pas la profession de son père qui pouvait être aussi vigneron) et s'est marié avec Anne-Marie STIERLIN le 18 novembre 1754 (l'acte de mariage nous dit qu'il était berger). Mais il est dit vigneron sur son acte de décès du 5 complémentaire an 13 (22 septembre 1805), ainsi qu'au mariage de son fils Jacob.

    Jacob GERMANN est lui aussi vigneron, mentionné comme tel à son mariage le 12 novembre 1793 avec Barbe AULEN la fille d'un bucheron de Soultz, mais  "journalier vigneron" à la naissance de  ses enfants. Sa fille Reine épousera un cordonnier d'origine suisse Joseph-Antoine PFISTER.

     

    La famille ACKERMANN aura, elle aussi, deux représentant de ce métier : Christophe-Antoine et son fils Léger.


    Christophe-Antoine nait le 11 avril 1786 dans une famille de meuniers dont son père Maurice-Antoine est le dernier représentant. Il se marie le 11 février 1813 avec Anne-Marie JEHLEN dont il a 5 enfants. Léger, le cadet sera également vigneron et épousera Marie-Anne PFISTER, la petite-fille du vigneron Jacob GERMANN rencontré ci-dessus : le lien entre les deux familles de vignerons est assez proche.

     

    ACKERMANN Léger licitationLe 16 mai 1854, Léger ACKERMANN bénéficie d'une licitation (vente aux enchères faite à un seul acquéreur par des copropriétaires en indivision) suite au décès de son frère Dominique, propriétaire de deux parcelles de vigne. Les héritiers sont les parents de Léger, Antoine et sa femme Anne-Marie JEHLEN encore en vie, et ses deux soeurs Anne-Marie et Marie-Anne. L'acte est signé chez Maitre PEPIN, notaire à Guebwiller et mentionne la composition de l'héritage  :


    "1 - Une pièce vignes de la contenance d'environ douze ares sise aux cantons de Mittler Scheimberg et Ober Scheimberg, ban de Guebwiller...(parcelle acquise le 16 mai 1847)

    2 - Une pièce de vignes et chenevières , autrefois pré, de la contenance d'environ huit ares, sise au canton dit Unter Ziegelweingarten, ban de Guebwiller...(acquise le 15 septembre 1850).


    ...Le présent délaissement  à titre de licitation est fait sous les chrges , clauses et conditions suivantes que M. Léger ACKERMANN s'oblige d'éxécuter, savoir ( après 3 points sur les frais de notaire) :

    ACKERMANN Leger licitation2

    4 - et à charge en outre de payer savoir :

    a) Aux Sr et Dme Ackermann père et mère la somme de trois cents francs pour les couvrir de leur part dans les immeubles licités.

    b) à la Dme Kingold et à la Dlle Marie-Anne ACKERMANN , ensemble une somme de deux cents francs également pour leur part dans les immeubles licités, soit à chacune de ces dernières cent francs."

     


    Ces parcelles de vigne devaient passer à la génération suivante, puis finalement être vendues. Léger ACKERMANN le fils, époux de Victoire BIHR, en assure la gestion, ainsi que Paul MEISSERT le mentionne dans ses "Souvenirs d'un banquier", où il fait allusion au métier de ses grands-parents :


    "Ses parents (les parents de sa mère, Léger ACKERMANN et Marie-Anne PFISTER), exploitaient, à l'époque l'hôtel-restaurant AU RAISIN (Zum Reeb) actuellement bien dégradé. Ils en étaient propriétaires et possédaient au surplus, un coin de Kitterlé* (enclos fameux et produisant, à l'époque, un vin bien connu et très estimé des amateurs). [...] En 1872, ma mère était doublement orpheline (Léger père décède le 19 mars 1872) ...l'ainé de ses frères assurait l'exploitation viticole et la marche de l'hôtel-restaurant. c'est cet aîné [Léger fils] qui m'a servi de parrain en 1892 ; il mourrait deux ans plus tard et je ne l'ai jamais connu. Sa femme (ma marraine) a cédé l'hôtel et les vignes peu après pour se retirer à Mulhouse où elle possédait une maison de rapport. Il n'y avait pas d'enfants, et à la mort de ma marraine, nous fûmes 16 héritiers à nous partager une succession qui m'a valu, pour ma part, un peu moins de 16 000 francs."


    Paul MEISSERT ajoutera plus loin que cet argent lui avait permit d'acheter un piano : les vignobles ACKERMANN ont  financé les violons d'Ingres de leur descendants !

     

    * Au XIXème siècle, on peut lire dans l’Annuaire Administratif du Haut Rhin (1854) : « sont particulièrement renommés […] les vins gentils de Guebwiller, connus sous le nom de  Kitterlé , qui prennent, en certaines circonstances, un goût qui a quelqu’analogie avec le fruit du sorbier ou du noisetier, ce qui leur fait donner le nom d’Eschgriessel et de Hasselnusser. Le vin du même endroit, provenant du raisin ollwer, a la réputation de s’opposer à la formation de gravelle, et on dit même qu’il guérit ceux qui sont affectés de cette maladie. »

     

    SCHLUMBERGER


    Un métier proche du vigneron : le tonnelier


     

     


     

     



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